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Gestion de l’invalidité

Retour au travail après un épuisement professionnel : le rôle clé des gestionnaires

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Surcharge, stress ou manque de reconnaissance fragilisent le milieu de travail et peuvent mener à l’épuisement professionnel. Et quand une personne revient après un surmenage, la façon dont l’organisation réagit devient déterminante.

Ignorer ce qu’elle a vécu est une erreur trop courante. Ce qui fait la différence dans sa réintégration, c’est de reconnaître sa réalité, de l’accompagner avec empathie et d’adapter ses conditions de travail pour réduire le risque de rechute.

Préparer le retour avant le jour J

Le retour ne commence pas le matin où la personne franchit la porte du bureau. Il doit être anticipé.

Maintenir le lien durant l’absence, par un message ou une petite attention, aide à préserver le sentiment d’appartenance. Organiser une rencontre préalable permet notamment d’expliquer les changements survenus, de clarifier les attentes et de discuter de la façon dont la personne souhaite être accueillie.

Ces gestes réduisent l’anxiété et montrent que le retour est attendu et préparé avec soin. Ils permettent aussi d’aborder un élément fondamental : la confidentialité. En effet, il est important de rappeler que les détails liés à la condition ou à l’absence demeurent strictement confidentiels.

Planifier une reprise graduelle et flexible 

Un retour réussi se fait rarement à temps plein dès le départ. Commencer par des demi-journées ou alléger la charge de travail permet à la personne de regagner progressivement sa confiance et son énergie.

Des aménagements comme la flexibilité des horaires ou le télétravail peuvent également être utiles. Cependant, l’isolement peut parfois accentuer la détresse. Dans bien des cas, une présence au bureau, même partielle, facilite la réintégration. 

Préparer l’équipe et déconstruire les perceptions 

Les collègues jouent un rôle central. Les informer à l’avance évite donc les malentendus et favorise la solidarité. De plus, expliquer les modalités de reprise et valoriser un accueil bienveillant créent un climat favorable.

C’est aussi l’occasion de se rappeler que le retour d’un membre d’équipe a un impact collectif. Les collègues peuvent eux aussi vivre du stress ou de l’appréhension, notamment s’ils ont dû compenser l’absence. Leur offrir écoute et soutien est donc essentiel pour maintenir l’équilibre.

Miser sur l’accompagnement et les ressources organisationnelles

La ou le gestionnaire est en première ligne. Son rôle est d’instaurer un dialogue ouvert, de reconnaître la situation et de faire des suivis réguliers pour ajuster la charge ou le rythme de travail.

Certaines organisations nomment une personne responsable de la coordination du retour (aussi appelée CoRAT). Lorsque cette fonction n’existe pas, ce sont les RH ou encore la ou le gestionnaire qui doivent s’assurer que chaque étape est bien encadrée.

En parallèle, l’accès à des programmes d’aide aux employés (PAE) ou à du soutien psychologique renforce la démarche.

Bien planifier la première journée

Le jour du retour est crucial. Tout doit être prêt : bureau fonctionnel, matériel disponible, tâches adaptées. Rien n’est plus déstabilisant que de revenir et de sentir qu’on n’a plus sa place.

Un accueil chaleureux, la présence de la ou du gestionnaire ainsi qu’un court bilan en fin de journée permettent d’envoyer un signal positif et de montrer que l’organisation soutient activement ce retour.

Assurer un suivi continu

La réintégration n’est pas un événement ponctuel, mais un processus. Des suivis réguliers, même hebdomadaires au début, sont nécessaires pour détecter rapidement les difficultés et ajuster les aménagements au besoin.

Il peut aussi être pertinent de proposer une mise à niveau ou une formation, surtout si des changements importants sont survenus durant l’absence.

La prévention des rechutes doit être une priorité. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), environ la moitié des personnes qui reprennent le travail après un congé pour raison de santé mentale rechutent, et dans bien des cas, un second arrêt compromet fortement la possibilité d’un retour durable.

Transformer le retour en levier collectif

Un retour bien encadré bénéficie à toute l’organisation. Les personnes qui se sentent soutenues développent une loyauté accrue et un sentiment d’appartenance renforcé. C’est également une occasion d’analyser les facteurs de stress qui pourraient toucher d’autres collègues.  

Au Canada, les enjeux de santé mentale coûtent environ 20 milliards de dollars par année aux milieux de travail. Investir dans la prévention et l’accompagnement est donc un choix non seulement humain, mais aussi stratégique.

Conclusion

Un retour après un épuisement professionnel doit être préparé avec soin, marqué par un accueil bienveillant et soutenu par des rencontres régulières. Les gestionnaires ont donc un rôle essentiel à jouer.

Bien accompagnée, la personne reprend confiance, l’équipe gagne en cohésion et l’organisation démontre qu’elle fait de la santé psychologique une priorité réelle et durable.

Et vous, comment accompagnez-vous les membres de votre équipe lors d’une réintégration ?

Si vous souhaitez obtenir de l’aide pour vous guider lors d’un retour au travail ou mettre en place de bonnes pratiques en matière de santé mentale, nos spécialistes sont là pour vous appuyer. Communiquez avec nous par l’un des moyens indiqués sur notre site Web.